Causerie mensuelle du CIRA de Marseille, 78. Une société sans argent ? / Jean-François Aupetitgendre
Causerie mensuelle du CIRA de Marseille, 78. Une société sans argent ? [enregistrement sonore non musical] / Jean-François Aupetitgendre (1943-), Auteur . - Marseille [France] : Centre International de Recherches sur l'Anarchisme-Marseille (CIRA-Marseille), 2014 . - 142 min ; MP3. Les médias nous abreuvent quotidiennement de sujets de polémiques écrans (des élections à la théorie du genre…), sans doute pour nous faire oublier les vraies questions telles que le Grand marché transatlantique (GMT), le démantèlement des acquis du Conseil national de la résistance (CNR), l’appauvrissement de la classe ouvrière européenne, la mise à sac des pays du Sud, et en particulier le cas de la Grèce, laboratoire du néolibéralisme… Dans le doute quant aux moyens de faire front face à cette « fin de l’histoire programmée », il est bon de revenir aux fondamentaux, de réfléchir à la clef de voûte de l’édifice, au paradigme qui conditionne tout le reste, l’argent. En rédigeant le texte du Porte-monnaie, j’ai voulu en premier lieu décrire à quel point l’argent conditionnait l’ensemble de notre vie. Les uns courent après, les autres le dédaignent, mais tout le monde en parle, tout le monde en souffre ou en profite, se fait exploiter ou exploite. Changer de système monétaire c’est changer de mode de vie, de forme de société. Il suffit d’imaginer ce qui se passerait si d’un seul coup l’outil monétaire nous faisait défaut pour s’en convaincre. Mon propos était donc de m’adresser au plus grand nombre. J’ai donc opté pour le roman qui permet toutes les fantaisies et facilite la lecture. J’ai imaginé un crash boursier en 2029 (clin d’œil à celui de 1929) entraînant une hyperinflation mondialisée. L’argent, d’un jour à l’autre, ne remplit plus sa fonction, mais il faut bien continuer à vivre, à manger, à se chauffer, à se déplacer… Une fois ce prétexte posé, je pouvais à la fois décrire les méfaits de la monnaie et démontrer que son abolition ne serait pas la fin du monde. Je pouvais amener le lecteur à se poser la question de l’État, du travail salarié, de la propriété privée. Un de mes lecteurs, attentif et cultivé, a eu vite fait de repérer mes lectures et les passages se référant à Proudhon, Bakounine, Fourier, Reclus, Kropotkine, Malatesta et les autres… Mais beaucoup d’autres, ne connaissant aucun de ces gens-là, n’y ont vu qu’une utopie, un autre possible face à l’insupportable « il n’y a pas d’alternatives » que l’on voudrait nous inculquer. Le porte-monnaie, n’est pas exhaustif et certains sujets ont été oubliés ou seulement survolés. Mais on ne propose pas un changement de civilisation, une aventure de désargence, en moins de 150 pages, ce qui était mon pari de départ afin que nul ne puisse me dire qu’il n’a pas eu le temps de lire et d’y réfléchir ! Langues : Français (fre)
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