| Titre : | 
					Les transformations de l'homme (1956) | 
				 | Type de document :  | 
					texte imprimé | 
				 | Auteurs :  | 
					Lewis Mumford (1895-1990), Auteur ; Bernard Pecheur, Traducteur | 
				 | Editeur : | 
					Paris [France] : l'Encyclopédie des nuisances | 
				 | Année de publication :  | 
					2008 | 
				 | Importance :  | 
					245 p. | 
				 | Format :  | 
					22 cm | 
				 | ISBN/ISSN/EAN :  | 
					978-2-910386-27-6 | 
				 | Langues : | 
					Français (fre) Langues originales : Américain (ame) | 
				 | Catégories :  | 
					CULTURE SCIENCES:Sciences sociales:ANTHROPOLOGIE TECHNOLOGIE
  | 
				 | Résumé :  | 
					L’homme moderne s’est déjà dépersonnalisé si profondément qu’il n’est plus assez homme pour tenir tête à ses machines. L’homme primitif, faisant fond sur la puissance de la magie, avait confiance en sa capacité de diriger les forces naturelles et de les maîtriser. L’homme post-historique, disposant des immenses ressources de la science, a si peu confiance en lui qu’il est prêt à accepter son propre remplacement, sa propre extinction, plutôt que d’avoir à arrêter les machines ou même simplement à les faire tourner à moindre régime. En érigeant en absolus les connaissances scientifiques et les inventions techniques, il a transformé la puissance matérielle en impuissance humaine : il préfèrera commettre un suicide universel en accélérant le cours de l’investigation scientifique plutôt que de sauver l’espèce humaine en le ralentissant, ne serai-ce que temporairement. Jamais auparavant l’homme n’a été aussi affranchi des contraintes imposées par la nature, mais jamais non plus il n’a été davantage victime de sa propre incapacité à développer dans leur plénitude ses traits spécifiquement humains ; dans une certaine mesure, comme je l’ai déjà suggéré, il a perdu le secret de son humanisation. Le stade extrême du rationalisme posthistorique, nous pouvons le prédire avec certitude, poussera plus loin un paradoxe déjà visible : non seulement la vie elle-même échappe d’autant plus à la maîtrise de l’homme que les moyens de vivre deviennent automatiques, mais encore le produit ultime — l’homme lui-même — deviendra d’autant plus irrationnel que les méthodes de production se rationaliseront. En bref, le pouvoir et l’ordre, poussés à leur comble, se renversent en leur contraire : désorganisation, violence, aberration mentale, chaos subjectif. | 
				 | Permalink : | 
					https://bibliotheque.cira-marseille.info/opac_css/index.php?lvl=notice_display&i | 
				 
  
					Les transformations de l'homme (1956) [texte imprimé] /  Lewis Mumford (1895-1990), Auteur ;  Bernard Pecheur, Traducteur . -  Paris [France] : l'Encyclopédie des nuisances, 2008 . - 245 p. ; 22 cm. ISBN : 978-2-910386-27-6 Langues : Français ( fre)  Langues originales : Américain ( ame) | Catégories :  | 
					CULTURE SCIENCES:Sciences sociales:ANTHROPOLOGIE TECHNOLOGIE
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				 | Résumé :  | 
					L’homme moderne s’est déjà dépersonnalisé si profondément qu’il n’est plus assez homme pour tenir tête à ses machines. L’homme primitif, faisant fond sur la puissance de la magie, avait confiance en sa capacité de diriger les forces naturelles et de les maîtriser. L’homme post-historique, disposant des immenses ressources de la science, a si peu confiance en lui qu’il est prêt à accepter son propre remplacement, sa propre extinction, plutôt que d’avoir à arrêter les machines ou même simplement à les faire tourner à moindre régime. En érigeant en absolus les connaissances scientifiques et les inventions techniques, il a transformé la puissance matérielle en impuissance humaine : il préfèrera commettre un suicide universel en accélérant le cours de l’investigation scientifique plutôt que de sauver l’espèce humaine en le ralentissant, ne serai-ce que temporairement. Jamais auparavant l’homme n’a été aussi affranchi des contraintes imposées par la nature, mais jamais non plus il n’a été davantage victime de sa propre incapacité à développer dans leur plénitude ses traits spécifiquement humains ; dans une certaine mesure, comme je l’ai déjà suggéré, il a perdu le secret de son humanisation. Le stade extrême du rationalisme posthistorique, nous pouvons le prédire avec certitude, poussera plus loin un paradoxe déjà visible : non seulement la vie elle-même échappe d’autant plus à la maîtrise de l’homme que les moyens de vivre deviennent automatiques, mais encore le produit ultime — l’homme lui-même — deviendra d’autant plus irrationnel que les méthodes de production se rationaliseront. En bref, le pouvoir et l’ordre, poussés à leur comble, se renversent en leur contraire : désorganisation, violence, aberration mentale, chaos subjectif. | 
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