Pepita Carpena

Pepita Carpena

Le CIRA de Marseille a la tristesse d’annoncer la mort de Pepita Carpena, survenue le 5 juin à Marseille.
Pepita Carpena (Josefa Carpena Amat) est née à Barcelone en 1919. Ouvrière anarchiste, elle prend part très jeune à la Révolution espagnole dans les rangs de la CNT, dans la Fédération ibérique des jeunesses libertaires (FIJL) et dans le mouvement Mujeres libres. La victoire de Franco l’oblige à s’exiler. A Marseille, elle va participer aux activités de la CNT puis du CIRA. Elle en a été la coordinatrice de 1988 à 1999.
Sa vie militante bien remplie est racontée dans De toda la vida, brochure publiée en 2000 par les Éditions du Monde libertaire et Alternative libertaire dans la collection Graine d’ananar.

PEPITA CARPENA ET LE CIRA DE MARSEILLE

La participation de Pepita Carpena aux activités du CIRA de Marseille n’est que l’un des aspects d’une vie militante bien remplie. Elle a en effet milité à la CNT, à la FIJL et au mouvement Mujeres libres. Cette expérience, elle l’a racontée dans des colloques, dans des livres et des journaux et même au cinéma. Par ailleurs, elle a été actrice dans le cadre du théâtre social.
En avril 1979, le CIRA organisait sa première grande exposition intitulée L’œuvre culturelle des anarchistes espagnols en exil. C’est à cette occasion que Pepita Carpena adhéra au CIRA et elle s’y investit très vite. Elle disait y avoir attrapé le « virus des archives ».
Pour elle, la culture faisait partie de son militantisme. Il était important de publier revues et journaux mais aussi de les archiver pour les générations futures.
Pendant de nombreuses années, elle assurait des permanences, les mardis et jeudis après-midi. Elle y accueillait chaleureusement les visiteurs, en les mettant parfois directement au travail…
Responsable des archives de langue espagnole, elle a trié et classé des dizaines de titres de périodiques. Elle a participé au catalogage des livres.
Elle répondait au courrier venu des pays hispaniques mais aussi d’autres parties du monde.
Pendant plus de dix ans, l’assemblée générale annuelle du CIRA la réélisait au poste de présidente de l’association. A ce terme, elle préférait celui de coordinatrice.
Elle a représenté le CIRA dans des colloques ou des réunions internationales.
Elle a continué à venir au local tant que sa santé le lui a permis. Il lui a été impossible un jour de gravir les raides escaliers menant au 2e étage où se trouve le CIRA. Et la disparition de son compagnon Moreno en 2001 a été terrible pour elle.

PEPITA CARPENA : ÉBAUCHE D’UNE BIBLIOGRAPHIE

D’avril 1992 à juin 1993, Pepita Carpena a rédigé ses mémoires en castillan. Ils avaient pour titre Toda una vida : vivencias. Elle a traduit ce texte en français sous le titre Toute une vie : mémoires. Ce texte photocopié a été diffusé en 1998. Il a été repris en 2000 par les Éditions du Monde libertaire et Alternative libertaire (Bruxelles) dans la collection Graine d’ananar (72 p.).


Pepita a participé à deux ouvrages collectifs. Dans Mujeres libres : luchadoras libertarias (Fundación Anselmo Lorenzo, 1999, 191 p.), elle est présente avec deux contributions : Vivencias (pp. 73-78) et Solidaridad fraterna (pp. 79-82). Ce livre a été traduit en français sous le titre Mujeres libres : des femmes libertaires en lutte (Los-las Solidarios-solidarias, 2000, 329 p.). Dans les actes du colloque de Barcelone Anarquisme : exposició internacional (Fundació d’estudis llibertaris i anarco-sindicalistes, 1994, 592 p.), elle intervient dans le débat Feminismo/post feminismo (pp. 340-377).


Ses témoignages se trouvent aussi dans deux Bulletins du CIRA de Marseille : 1886, 1936 et quelques autres anniversaires… (n° 26-27, 1986, 120 p.), Les anarchistes espagnols dans la tourmente (1939-1945) (n° 29-30, 1989, 199 p.).


Pepita Carpena apparaît dans deux films consacrés à la Révolution espagnole Un autre futur de Richard Prost (1988-1997) et De toda la vida de Lisa Berger et Carol Mazer (1986). On voit sa photo également dans Le petit voleur d’Érick Zonca (1999).
Elle a collaboré à la presse anarchiste espagnole et française : Cenit, CNT, Le Combat syndicaliste, Ideas-Orto, Solidaridad obrera.

CIRA de Marseille