La prison restreint le monde à des petits espaces.
« Thérèse a vécu son corps comme entièrement aliéné à sa cellule, à la cour de promenade et aux petits espaces des parloirs, elle en est morte. Elle s'est pendue dans sa petite cellule. Sana souffrant de poliomyélite a déréalisé et réinventé son corps. Elle a, grâce à son imaginaire, réussi à agrandir sa cellule, la cour de promenade et fait fi des contingences, elle a survécu. Tout corps est imaginaire, quand il est enfermé, quand il jouit, quand il meurt. »
Après avoir parlé de son livre Corps imaginaires qui dresse le portrait de deux détenues à Fleury-Mérogis, dans l’Essonne, la réflexion principale de l'auteure sera le corps comme résistance à l'enfermement étatique.
Brigitte Brami est née en 1964 à Tunis et vit à Paris. Elle est tombée amoureuse de cette ville dans laquelle elle a bénéficié d'une très courte résidence d'auteure organisée par Peuple et Culture début 2019. Elle a été incarcérée à deux reprises à la maison d'arrêt pour femmes de Fleury-Mérogis en 2008 et 2013. Elle a écrit quatre livres dont la majorité a été rédigée soit en prison soit a été inspirée de ses séjours en détention.
Spécialiste de Jean Genet, elle est également l'auteure de Miracle de Jean Genet (L’Harmattan, 2014). Corps imaginaires, publié aux éditions Unicité en 2019, dresse le portrait de deux détenues, Thérèse et Sana qu'elle a rencontrées lors de sa dernière incarcération.
Sur Internet, une interview de Brigitte Brami : https://www.prison-insider.com/ressources/enquetes-reportages/la-prison-restreint-le-monde-a-des-petits-espaces