Causerie mensuelle du CIRA-Marseille.
Juin 1869 : 1 800 femmes sortent de leurs ateliers lyonnais et se
mettent spontanément en grève. Elles sortent aussi leurs malles puisque
leur lieu de travail est aussi leur lieu de vie, et si c’est cette
spectaculaire occupation de la rue qui est mise en avant par la presse,
ce n’est pourtant pas ce que les militants ouvriers qui vont
s’intéresser (enfin) à elles vont retenir.Retour ligne automatique
Après plusieurs semaines de grève, possible grâce à la caisse de
solidarité de l’AIT (Association internationale des travailleurs) leur
adhésion, demandée en retour à cette AIT va être l’enjeu des rivalités
toutes masculines en son sein entre courants marxiste et anarchiste.
C’est le courant anarchiste bien implanté à Lyon autour de la figure de
Bakounine qui va l’emporter : il va être le représentant au crucial
Congrès de Bâle, en septembre 1869, des 8 000 ouvrières qui ont adhéré.
Claire Auzias a fait des études de sociologie et d’histoire à
l’université Lyon 2. Elle a consacré ses travaux à l’histoire de
l’anarchisme, des femmes et du féminisme, et des Roms. Chacune de ces
thématiques a donné lieu à des publications. Elle a dirigé les éditions
Égrégores et actuellement termine une histoire sociale de Mai 68 à
Lyon à paraître prochainement.Retour ligne automatique
Annik Houel a été professeure de psychologie sociale à Lyon 2. Elle est
membre d’un centre d’enseignements et de recherches féministes, le
CLEF, rebaptisé Centre Louise Labé, ainsi que du CA de l’ANEF, qui
milite pour la reconnaissance des études féministes dans la recherche et
à l’université. Elle a publié divers ouvrages dont le dernier,
Rivalités féminines au travail : l’influence de la relation mère-fille, a
été édité en 2014 chez Odile Jacob. .