Una Séença à la Boursa plata, est le titre d'une pièce de propagande anarchiste publiée en 1905 à Sète, en occitan et en français, par le charretier Pascal Verdale.
Au cours d'une réunion syndicale à la Bourse du travail, on débat de l'impérieuse nécessité d'augmenter ou pas la cotisation - (les caisses sont vides !) -, pour que les représentants syndicaux puissent continuer leurs déplacements dans toute la France.
C'est l'occasion pour l'auteur de condamner, par l'intermédiaire du person-nage de l'anarchiste syndiqué, les dépenses exagérées de ces délégués qui cumulant les mandats syndicaux, sont plus attachés à défendre leurs privilèges que les intérêts des ouvriers.
Alain Camélio propose de retracer l'ambiance et l'histoire sociale, écono-mique et culturelle de ce moment, plus particulièrement à Sète (Hérault), où l'idée de créer une nouvelle société germait dans l'esprit des travailleurs. Il était question de sécurité du travail, de la place des ouvriers dans la société, de se prendre en charge sans rien attendre d'une République trop timorée, proclamée à Sète le 5 septembre 1870.
De plus les réformistes, les syndicalistes et les anarchistes entretenaient dans la ville un climat « d’insurrection permanente ». Il faudra attendre le congrès d'Amiens d'octobre 1906, où la CGT réaffirmait l'autonomie ouvrière, pour que les syndiqués cessent de se considérer comme des révolutionnaires. Ils préféreront dorénavant se mobiliser pour des mesures plus concrètes comme l'augmentation du salaire ou la réduction de la journée du travail, avant d'être balayés par le cataclysme de 1914.